C’est dans la foulée des grands bouleversements des années 70 que le SEESOCQ est né. À ce moment, les employées et employés de bureau, les employées et employés conseil et les employées et employés de certains syndicats affiliés à la CEQ faisaient tous partie d’un même syndicat appelé « le Syndicat des employés de la CEQ ».
Au printemps 1971, c’est la scission : 3 syndicats différents résultent de cet éclatement. Les employées et employés conseil de la CEQ fondent leur propre syndicat (SECCEQ), les employées et employés de bureau également (SEBCEQ) et curieusement, ce sont les employées et employés conseil et les employées et employés de bureau des syndicats affiliés qui forment dorénavant ce qu’on appelait encore « le Syndicat des employés de la CEQ ». Ce n’est que 2 ans plus tard, en 1973, que le SEESOCQ actuel prend vie. Quels étaient alors les grands objectifs? Il fallait avant tout recruter de nouveaux membres, non pas seulement auprès des employées et employés des syndicats de la CEQ, mais également auprès d’organismes collectifs dont les intérêts étaient très proches des nôtres.
D’une vingtaine de membres en 1973, le SEESOCQ passe donc en 1975-76, à 80 membres répartis en 25 unités de négociation dispersées sur tout le territoire québécois. La négociation et l’application de toutes ces conventions posaient (et posent toujours) un problème sérieux : le territoire est immense, les ressources humaines et financières sont limitées et les disponibilités manquent. Devant cette situation, diverses pistes de solution furent proposées dont celle de l’affiliation à la CEQ. À cet effet, une recommandation de l’assemblée générale (1 er juin 1974) proposait de faire les démarches auprès de la Centrale pour que cette affiliation se concrétise. Comme la Centrale ne pouvait nous accepter dans ses rangs, l’assemblée générale recommande donc, en mai 1975, d’abandonner toute démarche d’affiliation.
Il fallait donc trouver ailleurs que dans l’affiliation à la CEQ, la force nécessaire pour améliorer le bien-être de nos membres; puisque l’action syndicale ne se résume pas seulement à la négociation de bonnes conventions collectives. Le projet d’une convention nationale s’inscrivait également dans cette démarche. De plus, cela visait un autre objectif qui était de diminuer les écarts entre les travailleuses et travailleurs des différentes unités de négociation. Chaque unité possède sa propre convention collective, mais le travail fait autour du projet national a permis d’uniformiser davantage toutes ces conventions et du même coup, de diminuer les écarts existants.
Qu’est devenu le SEESOCQ, 20 ans plus tard? 162 membres répartis dans 57 unités. Voilà à quoi nous ressemblons aujourd’hui.
Mais qu’en est-il des orientations et questionnements du début? Certains de ces derniers ont trouvé des réponses… Le SEESOCQ a clairement pris position, en 1989, à l’effet de rejeter toute affiliation à une Centrale. Les énergies se portent maintenant sur un projet de fédération visant à regrouper plusieurs syndicats d’employées et d’employés de syndicats.
Le SEESOCQ n’échappe pas non plus aux grands courants qui traversent le mouvement syndical : précarisation de l’emploi, perte de droits acquis, etc. Des luttes importantes ont été menées durant toutes ces années.
- 1978 : Outaouais Grève de 44 jours.
- 1982 : MITIS Grève de 6 semaines.
- 1983 : Outaouais Lock-out de 30 jours. SERMI Grève d’un mois.
- 1985 : Bois-Francs Lock-out du 25 juin au 3 juillet.
- 1987 : Caisse d’économie Laurentienne Grève d’une journée. Conciliation.
- 1987-1988 : Lignery Grève d’un an. Conciliation, arbitrage de première convention.
- 1988 : Région du Fer Grève de la faim. Médiation.
- 1989 : Haut-Richelieu Grève de 5 jours.
- 1990 : SPII-3R Grève de 2 jours. Conciliation.
- 1991 : Haut-Richelieu Grève du 27 novembre au 20 décembre. Conciliation.
À travers toutes ces luttes, le SEESOCQ a pu vérifier que nos employeurs (les syndicats) nous servent les mêmes arguments que ceux qu’ils se font servir par leur employeur (le gouvernement) : demandes exagérées des syndiquées et syndiqués, mauvaise conjoncture commandant des réductions au niveau des demandes, compressions budgétaires, etc.
Si le SEESOCQ est relativement jeune, il n’en est pas moins convaincu de la nécessité d’un syndicat fort et combatif. La réalité sociale, économique et politique exige encore plus de vigilance que jamais afin que nos conditions de travail soient maintenues et améliorées.